Dans un de mes passages favoris de son extraordinaire série The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy, Douglas Adams y raconte l’histoire d’un extra-terrestre qui, un jour, pour contrarier sa femme qui lui reprochait sans cesse son manque de sens des proportions (selon elle, il passait beaucoup trop de temps à des activités « futiles » du genre contempler les étoiles ou analyser le fonctionnement d’une épingle à couche), inventa une machine qui permettait d’appréhender d’un seul coup l’infinité de l’univers dans son entier, en perspective avec soi-même.
La machine en question, le Total Perspective Vortex, partait du principe que, chaque particule de matière de l’univers étant affectée d’une manière ou d’une autre par toutes les autres particules existant dans l’univers, il est possible d’extrapoler celui-ci au grand complet à partir de, par exemple, un morceau de gâteau.
Donc, d’un côté il brancha la réalité complète de l’univers tel qu’extrapolé par sa machine, et de l’autre, sa femme. À sa grande horreur, son cerveau fut complètement annihilé par le choc. Il venait néanmoins de prouver hors de tout doute que si la vie devait exister dans un univers aussi immense, une chose que cette vie ne pouvait se permettre de posséder, c’est le sens des proportions. Conclusion tout à fait savoureuse et probablement tellement vraie.
Tout ce long préambule pour vous présenter Universcale, une remarquable animation flash qui utilise magnifiquement les technologies web pour illustrer l’échelle inimaginable de notre univers. Votre cerveau n’en sera pas annihilé, mais vous en serez certainement quitte pour une sensation étourdissante. À ce propos, je vous conseille dans un premier temps de laisser l’animation suivre son cours, sans chercher à sauter les étapes. Cela demande un peu plus de temps, mais l’impression en est d’autant plus saisissante.
C’est peut-être vrai que l’esprit humain n’est pas équipé pour réellement appréhender l’univers dans son immensité, mais il est quand même bon quelquefois de remettre nos « petites » vies en perspective.
Pierre M